Église Saint-Pierre
L’église Saint-Pierre fut bâtie par Melchior Mitte de Chevrières pour honorer la promesse de Christophe de Saint-Chamond, son grand-père. Aujourd’hui, l’extérieur de l'édifice est partiellement inscrit aux Monuments Historiques depuis le 2 mars 1979. Son décor intérieur est quant à lui classé aux Monuments Historiques depuis le 8 mars 1983.
La date de fondation de la première église Saint-Pierre est inconnue, elle n’est en effet mentionnée pour la première fois dans les sources qu’au XIIIème siècle. Elle était alors située à proximité du château, probablement à l’angle nord-est des écuries. En 1536 Christophe de Saint-Chamond ordonne sa destruction, l’église gênait les agrandissements des fossés du château dans le contexte des sièges des guerres de religion. Le seigneur fit néanmoins la promesse de faire reconstruire l’église et dédia alors une somme à cet usage dans son testament.
En 1609, la promesse est honorée par son petit-fils, Melchior Mitte de Chevrières. L’église est construite en un an dans le prolongement de la chapelle Sainte-Barbe, fondée vers 1480. Cette dernière devient alors le chœur de la nouvelle église. De 1617 à 1645 le clocher est bâti. Il est terminé en 1646, date à laquelle Melchior Mitte de Chevrières fait fondre la grosse cloche qui porte encore aujourd’hui ses armoiries (classée MH le 10/04/1951). En 1753, la chapelle Sainte-Barbe est détruite et remplacée par le choeur actuel.
On retrouve encore les traces de cette destruction sur le plafond de l’église, datant de 1675. Il est exécuté (ou remis en état) par Claude Mercier, maître menuisier de Saint-Chamond (qu’on suppose être également à l’origine des portes qui datent de 1655).
Pendant plusieurs siècles, cette église a été le siège de nombreuses confréries corporatives telles que l’Assomption, la Confrérie du Sacré-Coeur, la Confrérie du Saint-Sacrement…
Elle est bâtie dans le style Renaissance italienne qui se caractérise par un équilibre des volumes, des lignes horizontales, une symétrie de la façade et des éléments décoratifs empruntés à l’architecture antique. On observe ces éléments sur la façade avec le fronton brisé et les trois colonnes ioniques. Dans ce fronton se trouve le blason de Melchior Mitte de Chevrières, cerclé de la couronne de marquis et du collier de l’ordre de Saint-Michel.
Elle est composée d’une nef aux vastes proportions plafonnée à caissons, bordée de part et d’autre de chapelles. Au sol, on peut distinguer des pierres tombales armoriées de 1622 à 1673. Déplacées à la Révolution, elles ont été depuis replacées… dans le mauvais ordre !
Le clocher est une tour carrée à deux étages, comportant des doubles baies cintrées et surmontée par un dôme quadrangulaire recouvert de cuivre, ce qui est à l’origine de sa couleur actuelle.
En 1837 un orgue conçu par Claude-Ignace Callinet est installé dans l’église Saint-Pierre. Il est modifié par Michel-Merklin en 1880, qui lui ajoute des extensions de claviers ainsi qu’une boîte expressive. Faute d’entretien, il se dégrade avec le temps pour finalement devenir muet jusqu’en 1978, date à laquelle il est restauré par Athanase Dunand. Ce dernier reconstitue l’orgue dans son état d’origine en conservant les ajouts des décennies précédentes, rassemblés sur un quatrième clavier.
Aujourd’hui classé aux Monuments Historiques, il comporte quatre claviers pour un total de 2754 tuyaux, un pédalier de 48 jeux et une traction mécanique.