La Maison des Chanoines

Cet édifice, classé au titre des Monuments Historiques depuis le 8 mars 1983, possède encore un passé obscur. Nous ignorons tout de son histoire. Son nom cultive en outre le mystère ; il n’est en effet pas certain que la maison ait un jour hébergé des chanoines. De plus, la lecture de son architecture est rendue difficile par ses nombreuses évolutions ; longtemps bordée par le Janon, la maison a souvent été modifiée au gré de son environnement proche.

Historique

Suite à un prélèvement sur les bois, nous pouvons dater à 1565 une partie de cette demeure. Durant ce siècle nous savons également qu’elle subit des remaniements à l’italienne. Pourtant ses origines semblent néanmoins remonter au XVème siècle. En 1667, le seigneur Jean Armand Mitte vend cette maison pour rembourser les dettes de son père Melchior Mitte de Chevrières, au chanoine Claude Perceval. Ce dernier la lègue en 1691 aux chanoines de la collégiale Saint-Jean-Baptiste, offrant à la maison son nom actuel.

En 1740, nous savons que la maison est inhabitable ; un chanoine la fait restaurer intégralement avec son argent personnel.

En 1791, à la suite de la Révolution française, elle est vendue comme bien national et rachetée par un teinturier en soie, Etienne Font. En 1916, les Établissements armuriers Chavanne-Brun achètent la totalité de la propriété. La maison va dès lors côtoyer dangereusement les immenses halles industrielles des usines métallurgiques. En 1962, la maison est diagnostiquée en péril, la société Chavanne-Brun propose de la donner alors gratuitement à l’Office Public d’HLM. Ce dernier cède aussitôt le monument à la municipalité moyennant un franc symbolique.

En péril imminent du aux dégradations causées par les activités industrielles, la maison des Chanoines est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 16 juin 1970, avant d’être classée en totalité le 8 mars 1983.

Architecture

Cette maison a été largement remaniée avec le temps, suivant les modes, au gré de son environnement proche.

Sur la façade sud, visible depuis la route, on peut apercevoir une galerie couverte, une tour d’escaliers et des baies au premier étage qui remontent au XVIème siècle. Au XIXème siècle, suite à l’installation probable d’une activité tisserande, de grandes baies sont percées pour laisser entrer la lumière et éclairer l’existence de supposés métiers à tisser Jacquard. Avec la réhabilitation du bâtiment, ces baies sont par la suite réduites. Après la couverture du Janon, on constate que de nouvelles portes sont percées côté route. Néanmoins l’accès d’origine se faisait par la façade Est. Particulièrement travaillée, cette dernière présente à nouveau des fenêtres à meneaux (cette fois jumelées), ainsi que trois arcs du XVIIème siècle.

La maison des Chanoines est restaurée après son classement. Elle accueille un premier restaurant dans les années 1990. En 2017, un nouvel établissement s’installe : Une Girafe dans la maison des Chanoines.