Les hôtels Finaz et Chaland

Ces deux immeubles, ayant appartenu à deux familles de notaires, ont étés réalisés par l’architecte-voyer de la ville au début du XIXème siècle, Etienne Catherin-Grangier.

Les familles Finaz et Chaland

Les Finaz sont une famille de notaires issue de l’Ancien Régime et établie rue de la République (Grande Rue) dès le XVIIIème siècle. Cette famille entretenait des relations étroites avec le dernier marquis de Saint-Chamond, Monseigneur de Montdragon, avant de poursuivre son ascension dans la France républicaine et napoléonienne.

Originaires de Saint-Paul-en-Jarez, les Chaland furent quant à eux successivement fileurs de soie, mouliniers, exploitants de houille, échevins puis notaires.

Architecture

Les deux hôtels sont de style néo-classique. On retrouve ainsi sur leurs façades la sobriété, la symétrie et l’emprunt des formes architecturales antiques : pilastres, baies en plein cintre, chaînages d’angle en bossage, cordons saillants et frises à modillons.

Sur l’hôtel Chaland, on distingue dans la ferronnerie les initiales « CL » qui marquent l’appartenance de la bâtisse à son propriétaire.

A l’arrière de l’hôtel Finaz se trouvait un parc remarquable. Les plans et la mémoire collective nous rapportent qu’il abritait une pièce d’eau suffisamment grande pour être enjambée par un pont de bois. Des photos nous laissent penser qu’il était visiblement possible de faire une promenade en barque sur ce plan d’eau artificiel.

L'architecte Etienne Catherin-Grangier

Né en 1785, il est membre en 1841 de la Société académique de l’architecture de Lyon. Architecte-voyer de Saint-Chamond, il travaille sur l’aménagement urbain de la ville et notamment celui de la Rue de la République. Il est à l’origine de l’alignement de la rue, décidé en 1837 en réponse à la création de la Grande rue de Saint-Etienne. A cette occasion il va faire reconstruire plusieurs façades (dont celles des hôtels Finaz et Chaland) et dessiner de nouvelles bâtisses en harmonie avec l’ensemble de sa composition. Dans le style néo-classique, on lui doit également la construction du théâtre municipal présent sur la place de la Halle de 1835 à 1931, rasé depuis.

Les parcs et jardins privés à Saint-Chamond

L’origine du jardin remonte à l’Antiquité. C’est un espace aménagé dans lequel on cultive des plantes sélectionnées et domestiquées. Le jardin a des usages multiples : d’agrément, de repos, de rêverie solitaire, de contemplation, de culture…

Au fil des époques, les jardins vont avoir une forme différente selon la mode ; en Europe du Nord on distingue traditionnellement deux types de jardins : le jardin à la française qui se veut monumental avec une nature contrôlée et symétrique, et le jardin à l’anglaise qui se veut plus sauvage, avec des courbes et offrant des points de vue pour la contemplation.

A ces deux formes de jardins traditionnels s’ajoutent parfois des jardins plus éclectiques, aux influences plus lointaines (jardins orientaux, jardins japonais, etc.).

A Saint-Chamond, les hôtels particuliers des riches notables présentaient des jardins au caractère principalement traditionnel. Conçus pour manifester de manière ostentatoire la richesse de leur propriétaire, ils étaient en général très vastes et bordaient bien souvent les limites de la ville. Lorsqu’un hôtel est éloigné de la rue et laisse place à une cour avant et un jardin à l’arrière, il s’agit d’un hôtel “entre cour et jardin”, dit à la française. Quel que soit leur style, ces jardins vont devenir des lieux d’isolement, loin des nuisances sonores de la ville et vont permettre à la fois la promenade et la subsistance de la maison (potager, espaces, bois, verger), on retrouve dans certains jardins très vastes, des orangeries et des serres, mais aussi des espaces de loisirs.

Aux XVIIIème et XIXème siècles, les parcs et jardins occupaient une surface importante dans la ville. Ils étaient bourgeois mais aussi ouvriers. En effet, mises à disposition des ouvriers par les grandes usines de la ville, près de 800 parcelles ouvrières couvraient avant la Première Guerre Mondiale le territoire de Saint-Chamond. Témoignage d’une démarche paternaliste, ces jardins, devaient occuper le temps libre des ouvriers, les aider matériellement et les détourner du cabaret. Fort de cet héritage, la ville compte encore 8 associations de jardins familiaux.