Les Vacances AOI
Spectacle déambulatoire
Textes : François Begaudeau
Conception et Mise en scène : Cécile Vernet
Avec : Adeline Benamara, Stéphane Kordylas, Nathalie Matter, Caroline Michel, Yann Métivier, Raphael Fernandez, Julien Rochas
Durée : 50 minutes
Spectacle tous publics
♦
Avant propos
Nous avons crée « les vacances » de François Bégaudeau au HPL de St-Étienne en 2015, il s’agissait de proposer aux spectateurs de traverser cette structure qui crée chez le commun des mortels une angoisse justifiée avec un autre regard, plus ludique. J’ai donc imaginé une troupe de vacanciers qui se trouveraient là, et que le public pourrait suivre, d’espace en espaces, transformant ainsi les lieux par une approche fictionnelle. Ce spectacle peut aujourd’hui trouver sa place dans n’importe quel espace public, et s’adapte particulièrement bien aux lieux plein de recoins. Des espaces à découvrir avec un nouvel œil pour les spectateurs.
Puisque nous sommes dans un lieu public, on peut y croiser des vacanciers, et en effet ils sont bien là et ils vous emmènent en excursion, et ils vous réservent bien des surprises !
Au grée d’une promenade touristique en plusieurs étapes, vous voilà sur une plage, puis avec un groupe de globe-trotter, une animatrice de colo, quelques randonneurs, deux autostoppeuses ou encore dans une tente de camping enfermés avec un moustique…
Un parcours loufoque pour redécouvrir ou découvrir des lieux insolites accompagnés par l’écriture aiguisée de François Bégaudeau.
Extrait
J’aime pas les vacances.
J’aimerais les vacances si elles existaient.
Mais elles existent pas.
Les vacances c’est impossible.
Les vacances on se dit qu’on va pouvoir en profiter. Oui c’est ce qu’on se dit :
surtout, profite. Profite bien de tes vacances. Ne gâche pas. C’est pas tous les
jours. Chaque minute de chaque jour de ces putains de vacances, on se le dit :
profite. Profite, profite, profite.
Et du coup on ne profite de rien.
C’est pas le temps qui manque, hein. Les vacances c’est un lot de temps. Un
lot de temps gratuit, enfin, payé, enfin je me comprends. Mais plus on a le
temps, moins on a le temps. Au matin d’un jour de vacances, on se lève, on se
dit qu’on a la journée pour faire des trucs, alors on laisse couler, et à la fin de
la journée on a rien fait.
Pendant l’année courante, quand on a juste des petits créneaux le soir, après le
boulot, oh oui des mini-couloirs étranglés entre le bureau et le lit, entre les
collègues et les gosses, on fait les choses, on n’a pas le choix, c’est maintenant
ou jamais. En vacances, c’est maintenant ou plus tard. Et on choisit plus tard,
et plus tard c’est toujours après, c’est toujours pour plus tard, et de plus tard
en plus tard c’est déjà la fin. C’est déjà la fin des vacances. Qui n’ont pas
commencé. Qui n’ont pas existé.
Les vacances ça existe pas.
Les vacances c’est impossible.
◊
« Je passais mes vacances à l’hôpital
Je ne sais si j’avais mal mais
J’étais si bien sans vous
Dans les journées ensoleillées comme
Je sentais tout а coup
Mon coeur chavirer »
Philippe Katerine
◊
Production AOI Collectif
Ce texte a fait l’objet d’une commande d’écriture portée par la Comédie
de St Etienne CDN en 2015 dans le cadre des 10 ans du HPL